L’envers du décor parisien : rats et rénovation, un duo indésirable
Paris, ville lumière, capitale culturelle… et repaire de rongeurs intrusifs ? Si cette vision peut faire sourire, elle devient moins poétique lorsqu’on vit en 2024 dans un quartier en pleine mutation. Les travaux de rénovation se multiplient partout dans la capitale : ravalement de façades, réhabilitation énergétique, rénovation des canalisations… Et avec eux, un mal souvent invisible mais bien réel : la prolifération des rats. Mais comment les travaux peuvent-ils favoriser cette explosion de rongeurs ? Et surtout, comment s’en protéger ? Suivez le guide.
Pourquoi les travaux attirent-ils les rats ?
Les rats, notamment les surmulots (ou rats bruns), sont des animaux opportunistes, intelligents, et malheureusement très adaptés à la vie urbaine. Lorsque des chantiers s’installent, leur environnement est bouleversé, et c’est là que tout commence :
- Destruction ou perturbation de leur habitat naturel : creusement des sols, forage de tunnels, démolition de bâtiments anciens… autant de gestes qui délogent les colonies établies depuis des années.
- Accès temporaire à des réseaux souterrains : lors des travaux sur les canalisations ou les égouts, les rats trouvent de nouvelles voies d’accès vers la surface.
- Dépôts de matériaux et nourriture à proximité : les zones de chantier sont parfois mal entretenues, laissant traîner des déchets organiques : un vrai buffet à volonté pour les rongeurs.
- Interruption du service de propreté : dans les zones de travaux, les bennes à ordures peuvent être déplacées, les collectes ralenties… Là encore, les rats s’en réjouissent.
L’exemple concret des rénovations à Paris
Depuis 2020, la Ville de Paris a intensifié ses efforts en matière de rénovation énergétique, en incitant notamment les copropriétés à rénover leurs façades et à revisiter leur isolation thermique. C’est une excellente chose pour l’environnement, mais également un facteur aggravant pour la présence de rats. Lorsqu’on touche aux caves humides, fondations fissurées ou vieux parkings souterrains, les rats sont les premiers à réagir. Et pas en abandonnant les lieux, non : en migrer ailleurs, généralement quelques mètres plus loin… chez vous.
Les arrondissements du centre (1er au 7e) et de l’est parisien (10e, 11e, 20e) sont particulièrement touchés, en raison d’un fort enchevêtrement d’immeubles anciens et de sous-sols très fréquentés par ces nuisibles. D’après les estimations de la Mairie, Paris abriterait aujourd’hui plus de 4 millions de rats, soit presque deux fois la population humaine intra-muros (Le Parisien).
Les risques liés à une infestation de rats
Au-delà du simple dégoût instinctif (et bien compréhensible), une infestation de rats présente de nombreux risques :
- Risques sanitaires : les rats sont porteurs de nombreuses maladies transmissibles à l’homme, comme la leptospirose, la salmonellose ou encore l’hantavirus. Un simple contact avec leurs excréments ou leur urine peut suffire à contaminer un logement.
- Dommages matériels : ils rongent tout : fils électriques, plinthes, isolations thermiques… Jusqu’à provoquer des courts-circuits ou des incendies.
- Dévalorisation du bien : rien de tel qu’un signalement de rats dans une copropriété pour faire chuter la valeur d’un bien immobilier. Et bon courage pour vendre un appartement avec une colonie comme locataire.
Que dit la loi sur les nuisibles en milieu urbain ?
La législation française est très claire sur la responsabilité en matière de dératisation :
- Article 26 du Règlement Sanitaire Départemental Type (RSDT) : il impose à tout propriétaire de maintenir ses bâtiments en bon état d’entretien et exempts de nuisibles.
- L’arrêté du 23 novembre 1976 (toujours applicable) prévoit que « les locaux d’habitation doivent être protégés contre la présence des rongeurs ».
- La Mairie de Paris, par le biais de la Direction de la Propreté et de l’Eau (DPE), peut intervenir sur les parties publiques, mais c’est aux copropriétaires d’assurer la dératisation des parties privatives ou communes de leurs immeubles.
Comment prévenir une invasion lors de travaux ?
Heureusement, quelques gestes simples et une bonne planification permettent d’éviter une irruption massive de rats pendant ou après des travaux :
- Faire diagnostiquer les lieux avant le chantier : avant de débuter les travaux, il est vivement recommandé de faire appel à un professionnel de la dératisation pour analyser l’existence d’éventuelles galeries ou foyers. Un repérage préventif permet d’agir avant la fuite des rongeurs.
- Boucher tous les accès : pendant les travaux, de nombreuses brèches sont ouvertes : gaines techniques, trappes, aérations… Il convient de les protéger temporairement avec des grilles ou des mousses spécifiques anti-rongeurs.
- Installer des pièges discrets : dans les parties communes ou les caves, des appâts rodenticides peuvent être stratégiquement placés par des experts agréés (attention : ces produits sont réglementés et ne doivent jamais être utilisés à la légère).
- S’assurer du nettoyage quotidien des chantiers : aucun déchet alimentaire ne doit rester sur le site. Imposer cela aux entreprises intervenantes garantit une hygiène minimale essentielle à la lutte contre les nuisibles.
- Prévoir une dératisation post-chantier : une fois les travaux achevés, un passage systématique d’un professionnel de la lutte antiparasitaire est recommandé pour éradiquer les potentiels intrus qui auraient trouvé refuge durant le chantier.
Un professionnel, votre meilleur allié pour vivre (et rénover) en paix
Lutter contre les rats ne s’improvise pas, surtout lorsqu’ils investissent votre habitation à la suite d’un chantier. Les professionnels de la dératisation disposent non seulement de matériels adaptés, mais aussi des certifications réglementaires (comme le Certibiocide, délivré par le Ministère de la Transition Écologique) pour manipuler les produits toxiques.
Faire appel à un expert, c’est :
- Un diagnostic complet de la situation, accessible dès la première visite.
- Une intervention rapide et sécurisée, respectant les normes sanitaires et environnementales.
- Un suivi sur la durée en cas de réinfestation ou de nid détecté.
Mieux vaut prévenir que ronger
Rénovation et invasion ne doivent pas aller de pair. Si vous entreprenez des travaux à Paris, anticipez plutôt que de subir. Prenez contact avec un professionnel de la dératisation en amont du chantier, sensibilisez les acteurs du projet, fermez la porte aux indésirables. Votre confort et votre sécurité valent bien cette petite précaution. Et rappelez-vous : un rat dans les murs est souvent le premier d’une longue série. À Paris, mieux vaut être parano que rat-onné.